SYNTHÈSE SYNODE : résumé du rapport — Ensemble Paroissial Saint-Joseph en Velay

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SYNTHÈSE SYNODE : résumé du rapport

 

SYNTHÈSE SYNODE

RÉSUMÉ (2) du RAPPORT 

INTRODUCTION

Unité et variété.

Le cri des pauvres résonne en ce temps de guerre et d’inquiétude climatique. L’Église a une mission envers le monde : transmettre l’amour et la tendresse de Dieu. Le Pape invite tous les baptisés appelés à contribuer à cette poursuite du Concile Vatican II, à poursuivre et développer la réflexion.

Présentation du plan :

- 3 parties

* Ce qu’est la synodalité,

* Les différents acteurs,

* Les processus et instances à mettre en œuvre.

- Et dans chaque partie, 3 chapitres :

* Convergences,

* Questions à traiter,

* Propositions.

 

PARTIE I – LE VISAGE DE L’ÉGLISE SYNODALE

I.1 – Synodalité , expérience et compréhension

I.1.A – Convergences

Du Nouveau Testament jusqu’à Vatican II, il y a des pratiques de la synodalité à découvrir et à renouveler encore. Cette manière synodale de faire est enracinée dans la Parole de Dieu, avec des temps de rencontre, pour mettre en œuvre la co-responsabilité de tous les baptisés, mais une co-responsabilité différenciée. Il s’agit de se réunir, de s’écouter, et de rechercher le consensus.

Le synode, à l’image de l’Église, a rassemblé  une grande variété de personnes, avec le souci des peuples en guerre, ou subissant la persécution.

Il a cherché à instaurer une  Église plus proche, moins bureaucratique, qui soit artisan de paix.

Il a voulu aussi rétablir la confiance suite aux abus dans l’Église, dans un esprit de réconciliation et de justice, de pénitence, avec la volonté de s’attaquer aux causes structurelles.

Ce terme inconnu de Synodalité a suscité une double inquiétude : la perte de la tradition ou la trahison des attentes. Il a peut-être aussi soulevé une peur de perdre le pouvoir et ses privilèges.

Pourtant l’expérience synodale est authentiquement chrétienne ; mais il faut clarifier la notion de synodalité selon les cultures, c’est l’avenir de l’Église.

I.1.B - Questions à traiter

Il faut donc clarifier le sens de la synodalité, son rapport avec « Communion » et avec « Collégialité ».

La pratique synodale est une réponse à l’individualisme, au populisme, à la mondialisation qui homogénéise.

Elle s’inscrit aussi dans la recherche  d’une meilleure compréhension entre les traditions orientales et la tradition latine.

I.1.C – Propositions

Il convient d’élargir le nombre de personnes impliquées dans le processus synodal, et de comprendre les résistances, notamment chez les diacres, les prêtres et les évêques, et d’impliquer les jeunes par les canaux numériques.

Théologiens et spécialistes du droit canonique donneront des textes de référence pour mieux comprendre la notion de synodalité, ou proposeront des révisions nécessaires.

I .2  - Rassemblés et envoyés par la Trinité

I.2.A - Convergences

La synodalité doit traduire en attitudes spirituelles et en processus ecclésiaux la dynamique trinitaire.

Tous les baptisés doivent d’engager pour marcher côte à côte avec chaque être humain, dans une fraternité ecclésiale et un dévouement missionnaire au service des plus petits pour faire advenir le Royaume.

La grâce est première ; elle peut se recevoir en expérimentant comment les relations fraternelles sont le lieu et la forme d’une rencontre authentique avec Dieu ; en renouvelant les formes (prière, discernement, énergie missionnaire née du partage).

Une méthode à privilégier : "La conversation dans l’Esprit". C’est se réunir solidairement pour discuter et décider ; partager à la lumière de la foi et de la recherche de la volonté de Dieu dans un climat authentiquement évangélique où l’Esprit Saint peut faire entendre sa voix.

Il faut partager avec d’autres religions, convictions et cultures, sans autoréférence ni perte de son identité.

I.2.B – Questions à traiter

On approfondira la théologie sur les rapports entre Ecoute de la Parole, Tradition et Magistère, Lecture prophétiques des signes des temps.

Cette réflexion devra intégrer raison et sentiment, dimensions intellectuelles et émotionnelles ; intégrer les modèles : "voir, juger, agir" et "reconnaître, interpréter, choisir" ; intégrer les diverses pratiques de discernement, notamment la "lectio divina".

I.2.C – Propositions

Expérimenter les diverses formes de discernement, en étant accompagné, et donc se doter de personnes compétentes dans cet accompagnement.

Pratiquer le discernement y compris dans le domaine pastoral, en reconnaissant mieux les charismes présents.

I.3 -  Entrer dans une communauté de foi : l’initiation chrétienne.

I.3.A – Convergences

L’initiation chrétienne passe par l’écoute de la Parole, la conversion de vie, la célébration liturgique, l’insertion dans une communauté, la mission. Le chemin catéchuménal en est un modèle.

Il y a une responsabilité commune des baptisés. Elle s’exprime dans la grande variété des vocations et des ministères pour s’enrichir de la nouveauté de chacun. C’est une synodalité. Il faut rappeler l’importance de la confirmation qui appelle chacun à développer sa vocation spécifique.

Cette responsabilité s’exprime aussi dans un instinct pour la vérité de l’Evangile (sensus fidei), dans le consensus des fidèles pour déterminer l’authenticité d’une pratique ou d’une doctrine.

L’Eucharistie permet d’articuler unité et diversité, dans une harmonie créée par l’Esprit. Se rassembler pour l’Eucharistie ou la Célébration de la Parole,  c’est participer à la communion entre nous et avec Jésus.

Cette harmonie se manifeste aussi dans la quotidienneté des relations.

I.3.B – Questions à traiter

Le  sensus fidei suppose une vie de disciple authentique, qui se nourrit des sacrements.

Le sacrement du baptême est une partie intégrante de l’initiation chrétienne et non une démarche individualiste.

La préparation et la célébration de la Confirmation pour réveiller chez tous les fidèles la volonté d’engagement dans la communauté, de mission et de témoignage.

La logique catéchuménale doit éclairer d’autres parcours : préparation au mariage, accompagnement dans un choix professionnel, et même formation au ministère ordonné.

I.3.C – Propositions

La liturgie doit se caractériser par une fraternité authentique, une puissante beauté, la simplicité des gestes.

On réfléchira pour accroître la responsabilité des conférences épiscopales afin de rendre plus accessible et plus incarné dans les cultures le langage liturgique ; et pour valoriser les autres formes de prière communautaire, et les pratiques de piété populaire, notamment la dévotion mariale.

I.4. - Les pauvres protagonistes du cheminement de l’Église

I.4.A  - Convergences

L’option préférentielle pour les pauvres, c’est le modèle que donne Jésus. Il implique le respect et la reconnaissance pour les pauvres, afin de tenir compte de leur dignité, et de mettre en mouvement leurs capacités personnelles.

Nombreux sont les visages de la pauvreté : manque du nécessaire, migrants et réfugiés, victimes d’abus, peuples autochtones, minorités opprimées, personnes âgées abandonnées, victime du racisme et de l’exploitation, travailleurs exploités, exclus de la société ; les enfants dans le ventre de leur mère et les mères ; les victimes de la guerre, du terrorisme et de la corruption.

S’y ajoutent la pauvreté spirituelle et l’individualisme, et les effets de la crise écologique et du changement climatique.

Que faire ? S’attaquer aux causes de la pauvreté et de l’exclusion les dénoncer, donner la parole aux victimes ; s’engager dans la société, avec un esprit de charité et de service, s’inspirant de la doctrine sociale de l’Église ; apprendre des pauvres.

I.4.B – Questions à traiter

Il faut éviter le risque de considérer les pauvres comme des "objets" de la charité de l’Église.

Les organisations , dans les domaines de l’éducation, la santé, l’assistance sociale, sont une expression de la communauté chrétienne ; ils sont invités à agir en réseau. La dénonciation des injustices et la pression sur les décideurs nécessitent de la diplomatie, mais sans que le fait de profiter des financements empêche la liberté de parole.

Les exigences de justice doivent s’appliquer aussi aux institutions d’Eglise.

Le partage entre Eglises locales (ressources financières et humaines) doit profiter à celles qui envoient et à celles qui reçoivent. L’aide économique ne doit pas dégénérer en assistance, et être transparente.

I.4.C – Propositions

Il faut faire connaître la doctrine sociale de l’Église et valoriser les fondements bibliques et théologiques de l’écologie intégrale.

L’expérience de la rencontre des pauvres doit faire partie de tous les parcours de formation. Le ministère diaconal doit avoir une orientation plus marquée vers le service des pauvres.

I.5 – Une Eglise "de toute tribu, langue, peuple et nation"

I.5.A – Convergences

Les chrétiens doivent accepter l’idée que le Christ les attend déjà en tout lieu et en tout temps.

Les Eglises locales ont leur culture, leurs priorités, leurs préoccupations, leurs dons, leurs langues, en fonction de leurs contextes. Dans ces contextes de leur société, elles doivent s’adapter et rencontrer les autres sur un pied d’égalité.

Les migrants et réfugiés doivent enrichir les communautés qui les accueillent ; on doit respecter leur traditions liturgiques et pratiques religieuses. Face à l’hostilité à leur égard, nous sommes appelés à un accueil ouvert .

La "mission" a été associée à la colonisation et même au génocide. Il faut reconnaître ces erreurs et accompagner la recherche des identités chrétiennes au-delà du colonialisme.

Il faut encourager le dialogue interreligieux. L’Esprit peut parler à travers les voix d’hommes et de femmes de toute religion, conviction et culture.

I.5.B -  Questions à traiter

On recherchera un équilibre entre unité de l’Église et racines locales : en promouvant des formes de décentralisation et des instances intermédiaires ; en surmontant les oppositions, la polarisation et la méfiance dans l’Église sur la vie liturgique et la réflexion morale et sociale : pourquoi ? comment se réconcilier et revitaliser la communion ?

Il y a des tensions dans les Eglises locales entre la façon de comprendre l’évangélisation, entre proclamation explicite de l’Evangile et valorisation des cultures et croyances. Il faut éclairer la confusion entre transmission du message de l’Evangile et culture de l’évangélisateur.

On doit réfléchir à la gestion non violente des conflits.

I.5.C – Propositions

Travailler à l’unité et à l’équilibre, c’est :

- faire attention au langage, qu’il soit accessible et beau.

- gérer la décentralisation, avec la participation de tous les acteurs impliqués ; faire participer les peuples indigènes aux décisions.

- mieux connaître Vatican II, la doctrine sociale de l’Église, et les différentes traditions.

- lutter contre le racisme et la xénophobie, travailler à l’intégration des migrants, s’engager pour la justice raciale, éradiquer le péché de racisme.

I.6 – Traditions des Eglises orientales et de l’Église latine

I.6.A – 

Les Églises orientales en communion avec Rome ont de nombreuses spécificités. Leur niveau d’autonomie a souvent varié, il s’est maintenant considérablement développé.

De nombreux fidèles orientaux ont dû migrer en terre "latine" ; on doit les aider à préserver leur identité.

I.6.B – Questions à traiter

Il faut étudier l’apport des Églises orientales à la synodalité et réfléchir au rôle des Églises orientales dans le dialogue interreligieux et interculturel.

Il existe des conflits avec Rome sur la nomination des évêques.

Comment faire vivre l’unité dans la diversité avec les fidèles orientaux qui ont dû migrer ?.

I.6.C Propositions

Au niveau de Rome : établir un Conseil des Patriarches auprès du Saint-Siège ; assurer la représentation des Eglises orientales dans la Curie romaine ; former une commission mixte de théologiens, historiens et canonistes…

Faut-il un synode spécial pour les Églises orientales ?

Chercher à intensifier les relations entre les clergés orientaux et latins, pour une hospitalité respectueuse.

I.7 – En chemin vers l’unité des chrétiens

I.7.A – Convergences

La question de l’œcuménisme est à un moment capital. On doit réaffirmer que ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise.

L’œcuménisme est fondé sur le baptême. Il doit se développer dans la vie quotidienne, notamment dans le dévouement aux pauvres. La collaboration entre les chrétiens  est une ressource fondamentale. Dans certaines régions l’œcuménisme se fait dans le martyr.

Les mariages mixtes sont des réalités où la sagesse de la communion peut mûrir.

I.7.B – Questions à traiter

On comprend différemment la notion de synodalité : est-elle réservée aux évêques (orthodoxie) ou se réfère-t-elle à une participation active de tous les fidèles ?

Synodalité et primauté sont liées. Il faut donc clarifier le rôle du ministère pétrinien .

La question de l’hospitalité eucharistique est à approfondir.

Il a été demandé de réfléchir sur les "communautés non confessionnelles" et autres mouvements « de réveil » d’inspiration chrétienne.

I.7.C – Propositions

Regarder comment les questions controversées ont été réglées au concile de Nicée (325), notamment sur le symbole de la foi. Inviter des délégués d’autres confessions aux futurs travaux du synode.

Créer des points communs : parvenir à une date commune de Pâques en 2025 où les dates coïncident, réfléchir à l’dée d’un synode œcuménique sur la mission dans le monde, compiler un martyrologe œcuménique.

 

PARTIE II – TOUS DISCIPLES, TOUS MISSIONNAIRES

II.8 – L’Église est mission

II.8.A – Convergences

L’Église annonce et témoigne de l’Evangile pour contribuer à l’avènement du Royaume de Dieu.

Du fait des sacrements de l’initiation, tous, laïcs, consacrés, ordonnés ont une égale dignité, avec des fonctions différentes, dans une co-responsabilité. L’Eucharistie renouvelle l’élan missionnaire.

Les charismes des laïcs doivent être reconnus. Les risques :  qu’ils remplacent les prêtres ; ou qu’on ne fasse pas appel à eux ; ou qu’ils soient cléricalisés (élite laïque).

Les laïcs, et en particulier les jeunes, ont un grand impact dans tous les domaines de la vie sociale ; ils sont appelés à partager explicitement leur foi. Ils sont actifs au service des communautés, notamment les catéchistes ; il faut veiller à leur formation . La famille est un lieu privilégié, à soutenir.

Il y a une grande richesse des échanges entre Eglises en terme de missionnaires, notamment avec les instituts missionnaires et les fidei donum .

II.8.B – Questions à traiter

On devra approfondir les relations entre charismes et ministères.

L’évolution depuis Vatican II conduit à confier plus de tâches et des ministères aux laïcs : il faut adapter la théologie et le droit canonique.

Sous la conduite de leurs pasteurs, les communautés pourront envoyer des laïcs avec une mission au sein de la société.

Valoriser la contribution des personnes handicapées, et leur expérience y compris de l’exclusion.

Clarifier l’expression "une Église tout entière missionnaire".

II.8.C – Propositions

Adapter les ministères aux besoins : ministère de la Parole de Dieu dont la prédication ; ou pour des couples mariés sur la pastorale familiale ou la préparation au mariage. Et rendre visible cette reconnaissance des ministères (par exemple par une célébration liturgique).

II.9 – Les femmes dans la vie et la mission de l’Église

II.9.A – Convergences

Homme et femme : unité et différence ; vocation commune et expériences distinctes de la réalité humaine. On peut se référer à l’Ecriture sainte ; notamment au rôle des femmes autour de Jésus. Marie de Nazareth est une source extraordinaire de sens, dont témoigne sa vie.

Homme et femme ont une égale dignité baptismale et sont donc appelés à une communion, caractérisée par une co-responsabilité sans compétition. Les femmes ne sont pas un problème : on souhaite un dialogue sans subordination, exclusion ni concurrence.

Il faut comprendre et accompagner les femmes sur le plan pastoral et sacramentel ; les inviter à partager leur expérience dans les différents âges de la vie ; les violences sexuelles, les inégalités économiques, la traite des êtres humains, les migrations forcées, la guerre.

Le rôle des femmes dans l’Église actuelle, comme fidèles et premières missionnaires, les femmes consacrées, les saintes, mystiques, théologiennes… Elles sont souvent considérées, mais elles peuvent être blessées : cléricalisme, machisme, abus sexuels et de pouvoir et économiques. Dans ces cas il faut ajuster les relations et procéder à des changements structurels.

II.9.B – Questions à traiter

Les Eglises du monde entier ont appelé à accroître les responsabilités confiées aux femmes, à les inclure dans les ministères existants ou dans de nouveaux. Se pose la question de l’accès au diaconat pour les femmes. Diverses réactions : est-ce contraire ou fidèle à la Tradition, est-ce une réponse aux signes des temps ou une confusion anthropologique…

Il faut réfléchir à l’ensemble de la question du diaconat.

II.9.C – Propositions

Il faut accueillir les femmes marginalisées.

Il est urgence de faire participer les femmes aux décisions et responsabilités. On doit poursuivre la réflexion sur l’accès des femmes au diaconat. On propose de nommer des femmes (formées) comme juges de tribunal canonique.

Il faut résoudre les inégalités et discriminations envers les femmes dans l’Église : par exemple, les femmes consacrées utilisées comme une main d’oeuvre bon marché. Développer l’accès des femmes aux études théologiques ; les inclure dans les formations des séminaires. Veiller à l’égalité H/F dans le langage , dans les images et histoires.

II.10 – Vie consacrées- et  associations de fidèles :

                                  un signe charismatique

II.10.A – Convergences

L’Église a toujours bénéficié des dons des charismes. Ces charismes se manifestent particulièrement dans la vie consacrée, par leur diversité, les innovations apportées, les pratiques de discernement et de service. Toutefois il peut y avoir persistance d’un style autoritaire et il y a des abus, notamment à l’encontre de femmes, signe d’un problème d’exercice de l’autorité, qui nécessitent une action décisive et appropriée.

Il y a un ferment de renouveau né des associations de fidèles, mouvements et nouvelles communautés, souvent modèles de communion et de participation synodale.

II.10.B – Questions à traiter

On devra s’interroger sur les implications de la réflexion sur les dons hiérarchiques et charismatiques.

Il est nécessaire de regarder comment la vie consacrée, les associations de fidèles, mouvements et nouvelles communautés, peuvent se mettre au service des Eglises locales.

II.10.C – Propositions

Le moment est venu de réviser les textes sur les rapports entre évêques et religieux, et de faire se rencontrer les Conférences épiscopales et les Supérieures et Supérieurs

Localement, faire une place aux  représentants des associations de fidèles, mouvements et nouvelles communautés dans les Conseils.

Il conviendra de vérifier et de renforcer la prise en compte de la dimension charismatique dans la formation des prêtres.

II.11 – Diacres et prêtres dans une Eglise synodale

II.11.A – Convergences

Autour de l’Évêque les prêtres et les diacres sont au service du Peuple de Dieu : gratitude et soutien.

Ils ont des engagements divers... Ils doivent repenser leur autorité sur le modèle de Jésus Bon Pasteur et Serviteur. C’est souvent le cas mais le cléricalisme est un obstacle et une déformation (refuser de rendre des comptes). Il peut se manifester chez des laïcs.

Le parcours de formation des prêtres doit leur permettre de bien se connaître avant de s’engager.

II.11.B – Questions à traiter

La formation des diacres et prêtres requiert une attention particulière : repenser les styles et parcours de, plus en relation avec le quotidien des communautés.

Le célibat des prêtres a une valeur prophétique, mais doit-elle se traduire par une obligation, en fonction des contextes ecclésiaux et culturels ?

II.11.C – Propositions

Il faut évaluer la mise en place du Ministère diaconal… qui a pu être perçu comme un remède au manque de prêtres, ou faisant plus de place à la liturgie qu’au service des pauvres.

C’est un ministère restauré récemment dans l’Eglise latine.Il faut réfléchir théologiquement au diaconat permanent, et pas seulement transitoire, réfléchir notamment à l’accès des femmes.

Une révision de la formation initiale et continue des ministres ordonnés est nécesaire. La culture du "rendre compte" devrait encourager un audit régulier de la façon dont diacres et prêtres exercent leur ministère.

Il est opportun d’examiner l’éventualité d’inclure les prêtres qui ont quitté leur ministère dans la pastorale.

II.12 – L’Evêque dans la communion ecclésiale.

II.12.A – Convergences

L’Evêque, successeur des Apôtres, est au croisement des relations entre une partie du Peuple de Dieu, prêtres et diacres, consacrés, autres évêques, Evêque de Rome.

Il est le premier responsable de l’annonce de l’Evangile et de la liturgie, du soin des pauvres et des petits. Il conduit la communauté chrétienne, doit discerner les charismes et ministères, dans un esprit d’humilité et de conversion. Son autorité est différente de l’autorité civile, elle est sacramentelle.

L’évêque a un rôle irremplaçable dans le processus synodal, dans une relation entre TOUS les fidèles, QUELQUES-UNS dans les organismes de gouvernance, UN l’évêque. Il est un exemple de synodalité.

On constate un risque de surcharge, qui doit conduire à se recentrer sur l’essentiel ; et souvent une expérience de solitude, à combattre par une fraternité avec les autres évêques et les prêtres.

II.12.B – Questions à traiter

Il faut approfondir le sens du lien de réciprocité entre évêque et Eglise locale : la guider tout en préservant son histoire et sa tradition. Et le lien entre sacrement de l’Ordre et juridiction, pour éclairer ce qui est de la responsabilité partagée de l’évêque et de la co-responsabilité.

Les évêques peuvent avoir des points de vue différents de ceux de l’épiscopat (collégialité) sur la foi ou la morale. Y réfléchir.

Sur la question des abus sur mineurs et personnes vulnérables, pour éviter que l’Evêque soit à la fois père et juge, il faut confier la tâche judiciaire à d’autres instances.

II.12.C – Propositions

Dans une culture du "Rendre compte", il convient de vérifier régulièrement la mission de l’évêque : autorité, administration des biens, fonctionnement des organismes, protection contre les abus ; rendre obligatoires le Conseil épiscopal et le Conseil pastoral.

On appelle à réviser les critères de sélection des candidats à l’épiscopat, en adjoignant d’autres avis à l’autorité du Nonce : Conférence épiscopale, plus grand nombre de laïcs et de consacrés, contre toute pression.

Il est besoin de repenser et renforcer la structure des Provinces et Régions pour plus de collégialité et de soutien.

II.13 – L’Evêque de Rome au sein du collège des Evêques

II.13.A – Convergences

Synodalité, collégialité et primauté s’interpellent mutuellement dans une dynamique synodale. On peut mieux appréhender ces rapports dans un chemin œcuménique.

 La synodalité doit se manifester aussi au sein de la Curie romaine, par une décentralisation avec la présence d’évêques diocésains dans les Dicastères

II.13.B – Questions à traiter

On pourrait développer un exercice plus collégial du ministère papal.

La synodalité peut éclairer la collaboration du collège des Cardinaux avec le Pape, et dans le discernement des Consistoires.

Il est important de favoriser la connaissance mutuelle et la communion entre Cardinaux, dans leur diversité.

II.13.C – Propositions

Il faut revoir la mise en œuvre des visites "ad limina" pour un meilleur échange. La curie devrait consulter davantage les Evêques.

Il paraît opportun d’évaluer le travail des Représentants Pontificaux dans les Eglises locales.

On propose que le collège des Cardinaux fonctionne comme un conseil synodal du Pape.

Faut-il ordonner évêques les prélats de la Curie ?

 

PARTIE III – TISSER DES LIENS :

 CONSTRUIRE UNE COMMUNAUTE

III.14 – Une approche synodale de la formation

III.14.A – Convergences

On remercie les baptisés qui consacrent du temps à leur formation, et on les invite à prendre en compte le cheminement synodal dans leur formation.

Jésus a formé ses disciples en vivant avec eux. La formation est une conversion à la logique du Royaume qui peut rendre féconds s échecs. Au cœur de la formation, se trouve la rencontre avec Jésus. C’est un désir de sainteté par des chemins de conversion, accomplie dans le sacrement de réconciliation.

La première formation est l’éducation familiale ; elle doit être prise en compte par ceux qui exercent un ministère. La formation catéchétique des enfants et des jeunes est à soutenir. Il y a beaucoup de domaines de formation (dont le service des pauvres, l’engagement comme "missionnaire numérique").

La formation doit être synodale : pour permettre à chacun de vivre sa vocation baptismale là où il vit, et de participer activement à la mission de l’Église.

III.14.B – Questions à traiter

Un thème à approfondir : l’éducation sexuelle et affective des jeunes, et des appelés au célibat et à la chasteté.

Des outils : approfondir et synthétiser le dialogue entre sciences humaines et théologie ; élaborer une culture de la formation permanente, y compris avec les ressources numériques. .

La formation des ministres ordonnés : renforcer la contribution des femmes et des familles.

III.14.C – Propositions

Mettre en œuvre dans les diocèses des projets de formation commune (laïcs, consacrés, ordonnés) et une formation permanente.

La formation des ministres ordonnés : faire appel aux diverses composantes du Peuple de Dieu, notamment aux femmes ; être vigilant dans la sélection des candidats ; leur formation doit être précédée d’une expérience réelle de la communauté chrétienne. Le parcours de formation doit favoriser l’esprit de service dans la prédication, la célébration des sacrements, l’animation de la charité.

Consulter les responsables de la formation initiale et permanente des prêtres pour proposer des changements nécessaires pour promouvoir l’exercice d’une autorité plus synodale.

III.15 – Discernement ecclésial et questions ouvertes

III.15.A – Convergences

La conversation dans l’Esprit-Saint favorise l’expression et l’écoute de l’autre. C’est un cadre pour approfondir les sujets controversés : technologies numériques et intelligence artificielle, non-violence et légitime défense, questions liées au ministère, sexualité , etc., sujets où il faut intégrer une confrontation avec les sciences humaines et sociales, la réflexion philosophique et la théologie.

La relation entre amour et vérité a des conséquences sur de nombreux sujets controversés.

Jésus laisse préjugés et étiquettes , il s’engage dans une relation authentique, même risquée. Il pose des gestes qui transmettent l’amour et la confiance. Pourquoi ? Parce qu’il est la présence de Dieu parmi nous.

Traduire cette vision évangélique dans la pastorale suppose notre conversion. Sans dureté, ni miséricorde à bon marché. Accompagner, faire siennes les difficultés de l’autre, fraternellement.

Des sujets sont controversés dans l’Église et dans la société : genre et orientation sexuelle, situations matrimoniales, éthique dans l’intelligence artificielle. Il faut y réfléchir sans blesser les personnes ni le Corps de l’Église. Le comportement de Jésus est le chemin à suivre.

III.15.B  Questions à  traiter

Il est nécessaire de poursuivre la réflexion sur l’imbrication entre amour et vérité dont jésus a été le témoin.

On encourage les experts à réfléchir ensemble au service de la mission dans la diversité des approches et l’harmonie des intentions.

Il faut favoriser une recherche théologique et culturelle partant de l’expérience quotidienne du Peuple de Dieu.

III .15.C  - Propositions

Sur les questions controversées, on propose d’encourager la réflexion de divers experts, dans la confidentialité et la franchise, en donnant la parole aux personnes concernées.

III.16  - En vue d’une Eglise qui écoute et accompagne

III.16.A  - Convergences

Importance de l’écoute : écouter et être écouté, dans un dynamisme de réciprocité. Etre écouté a été localement une expérience de personnes mises à l’écart, c’est une affirmation et une reconnaissance de leur dignité personnelle, très efficace pour la personne et pour la communauté.

Ecouter c’est se décentrer, avec une certaine abnégation car il faut reconnaître ses limites et la partialité de son point de vue. Ce peut être une écoute de la voix de l’Esprit de Dieu, pour une conversion.

Ecouter c’est imiter Jésus et c’est le faire au nom de la communauté

Beaucoup de personnes et de groupes demandent à être écoutés : les jeunes, d’abord. Et aussi les victimes d’abus commis par des clercs ou des personnes nommées par l’Église. Une écoute authentique contribue à la guérison, le repentir, la justice, la réconciliation.

Il faut accompagner celles et ceux qui vivent la solitude par fidélité au Magistère sur le mariage et l’éthique sexuelle.

Des personnes se sentent blessées ou négligées par l’Église (situation matrimoniale, identité, sexualité). Elles demandent à être entendues et respectées, accompagnées.

Ecouter les pauvres, les exclus, les marginalisés, les détenus ; les accompagner ; se laisser évangéliser par eux. Les communautés doivent se rendre proches des invisibles que sont les personnes âgées et malades.

Certains, dans certaines régions (jeunes, femmes, minorités) ne peuvent s’exprimer librement. C’est le cas sous des régimes dictatoriaux. Voire dans l’Eglise quand l’autorité devient oppressive.

III.16.B – Questions à traiter

L’écoute exige un accueil inconditionnel.

Les petites communautés favorisent l’écoute. Il faut les développer et les adapter aux contextes urbains.

III.16.C – Propositions

L’écoute, l’accompagnement, l’accueil doivent faire partie de l’ordinaire des communautés chrétiennes.

Il y a déjà des institutions et structures, par exemple les Caritas, et bien d’autres. Sans que la communauté leur délègue cette exigence, mais elle doit prendre conscience de la valeur de ce service et soutenir les personnes qui exercent ce service. On pourrait établir un ministère de l’écoute et de l’accompagnement.

Les Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar sont encouragées à réfléchir sur la polygamie et l’accompagnement des personnes polygames qui s’approchent de la foi.

III.17 – Les missionnaires dans le monde numérique

III.17.A – Convergences

La culture numérique induit des changements profonds, dans nos relations… , nos apprentissages, nos perceptions du temps, de l’espace… Le dualisme réel/virtuel ne décrit pas notre expérience.

La culture numérique est moins un lieu de mission qu’une dimension du témoignage de l’Église dans la culture contemporaine, d’où son importance dans l’Eglise synodale. Nous devons rejoindre la culture contemporaine partout où les gens cherchent du sens et de l’amour, y compris leurs téléphones portables et leurs tablettes.

D’abord comprendre cette culture, ce que font directement les jeunes prêtres et consacrés, qui peuvent donc accompagner la communauté et les pasteurs dans cette dynamique. Il y a un grand potentiel du numérique dans une perspective missionnaire, à partager et à accompagner.

III.17.B – Questions à traiter

Il est urgent de réfléchir comment aider les familles face aux dommages que peut causer internet : harcèlement, désinformation, exploitation sexuelle, dépendance, pour qu’il soit un espace sûr et spirituellement vivifiant. Les sites peuvent proposer une formation à la foi aussi bien qu’une approche superficielle ou haineuse. Chacun doit veiller à communiquer dans une perspective de croissance.

Les initiatives apostoliques dépassent les frontières : comment les réglementer ? qui doit les contrôler ?

Le numérique interroge les structures paroissiales et diocésaines, pour éviter une logique de préservation.

Pendant la pandémie du Covid internet a permis de sortir de l’isolement aux personnes âgées ou vulnérables, aux établissements catholiques pour des catéchèses. Il faut évaluer et exploiter ces initiatives.

ll faut réfléchir à la manière d’engager les jeunes  et de leur offrir une catéchèse alors qu’ils ne viennent plus dans les églises paroissiales au profit d’espaces en ligne.

III.17.C – Propositions

Reconnaître les missionnaires numériques, leur offrir formation et accompagnement.

Mettre en place des réseaux collaboratifs d’influenceurs (avec d’autre religions ou sans foi) pour promouvoir la dignité humaine, la justice, la protection de la maison commune.

III.18 – Organismes de participation

III.18.A – Convergences

Tous les baptisés sont co-responsables de la mission. Ils doivent donc être présents dans les organismes de participation, au service de la mission, contre l’atrophie et les logiques de pouvoir.

La juste reconnaissance de la responsabilité des laïcs pour la mission dans le monde ne peut devenir un prétexte pour attribuer aux seuls Evêques et prêtres le soin de la communauté chrétienne.

Toutes les rencontres (de participation et de décision) doivent se dérouler à la lumière de la Parole de Dieu écoutée et partagée.

Dans les Conseils, les hommes et femmes doivent être choisis non en raison de leur fréquentation assidue de l’église mais pour  leur témoignage évangélique au quotidien, dans le monde et ses périphéries.

III.18.B – Questions à traiter

Comme développer la participation aux différents Conseils de pratiquants qui ne se sentent pas à la hauteur ? On st encouragé par les petites communautés chrétiennes des églises émergentes où se vit un "corps à corps" fraternel quotidien autour de la Parole et de l’Eucharistie.

Il y a actuellement des exclusions, dans la liturgie, la pastorale, l’éducation et les organismes de participation, de personnes qui traversent des vicissitudes affectives et conjugales qu’il faut dépasser, au niveau paroissial et diocésain.

Comment rapprocher les aspects consultatifs et délibératifs de la synodalité : participation, conseil, discernement, décision.

III.18.C – Propositions

Rendre obligatoires les Conseils pastoraux dans les Eglises locales et communautés ; confier à des laïcs des fonctions de discernement en vue de décisions.

Les membres des organismes de participation doivent rendre compte  à la communauté qu’ils représentent.

III.19 – Regroupement d’Eglises dans la communion de l’Église tout entière

III.19.A – Convergences

Dans la communion des Églises, chaque Eglise locale a à apporter, il faut donc développer la connaissance mutuelle et l’échange des richesses spirituelles, dans l’humilité et la générosité, le respect et le partage.

Les regroupement d’Eglises locales (synodalité et collégialité) sont à discerner par les Conférences épiscopales et Assemblées continentales.

Chaque Evêque doit percevoir et vivre la sollicitude pour toutes les Eglises.

Les Conférences épiscopales ont un rôle décisif dans le processus synodal ; il y a nécessité d’une instance continentale dans le processus synodal, dans le respect des réalités locales et des processus d’inculturation contre l’uniformité et le centralisme

III.19.B – Questions à traiter

Il convient de renforcer les structures existantes ; si on doit réformer les structures de regroupement d’Eglises, ce doit être pour plus de synodalité.

Il serait bon d’étudier comment rétablir les institutions antiques existant dans les pratiques synodales de l’Église, harmonisées avec les Conférences épiscopales par exemple,n et d’approfondir la possibilité pour les Conférences épiscopales d’avoir une action collégiale jusque dans les questions doctrinales locales.

On doit réviser les règles pour les conciles particuliers (pléniers et provinciaux) pour une plus grande participation du Peuple de Dieu.

III.19.C – Propositions

On propose de renforcer la province ecclésiastique ou métropolie, et de créer des provinces ecclésiastiques internationales pour les Evêques sans Conférence épiscopale.

L’exercice de la synodalité doit être mis en œuvre au niveau régional, nationale et continental.

Les Evêques catholiques orientaux feront partie des Conférences nationales des pays de rite latin.

Il faut fixer la configuration des Assemblées continentales…

III.20 – Synode des Evêques et Assemblée ecclésiale

III.20.A – Convergences

Les nouveautés dans cette Assemblée synodale ont été bien accueillies : des membres - hommes et femmes - autres qu’évêques, délégués fraternels, retraite spirituelle, célébration de l’Eucharistie, atmosphère de prière, disposition en petits groupes…

Cette assemblée a été celle des Evêques surtout, mais dans la conscience du lien entre participation de tous, collégialité (sollicitude des Evêques pour toute l’Église) et primauté du Pape.

La synodalité , c’est une culture, et les structures de co-responsabilité supposent une conversion et une responsabilité personnelle de chacun.

III.20.B – Questions à traiter

La présence de membres non-évêques a été appréciée, mais, s’ils sont membres à part entière, il faut clarifier les critères de leur désignation.

Des expériences ont été mentionnées: Assemblée ecclésiale d’Amérique latine & Caraïbes, organismes du Peuple de Dieu au Brésil, Concile australien. Mais il faut distinguer la contribution de tous les membres du Peuple de Dieu (Assemblée ecclésiale) et la mission spécifique des Evêques (Assemblée épiscopale), dans une co-responsabilité différenciée.

Il faudra clarifier le rôle des experts (théologiens et canonistes) au processus synodal.

Il sera nécessaire de réfléchir à l’influence d’internet et de la communication médiatique sur les processus synodaux ?

II.20.C – Propositions

Evaluer les processus synodaux  et les fruits de cette 1ère session à tous les niveaux.

 

POURSUIVRE LE CHEMIN

Les paroles des disciples et du Synode sont un écho de la Parole du Seigneur.

Jésus a parlé en paraboles, liées aux expériences humaines ; nous devons voir le Royaume dans les réalités du monde.

Le grain en terre semble pourrir mais est animé d’un dynamisme de vie inexorable. S’en inspirer pour la vie de l’Église. Rechercher dans les paroles et propositions de ce Rapport la petite graine pleine d’avenir et la façon de la déposer pour la faire mûrir pour la multitude.

Comment ? En demeurant à l’ombre de l’Esprit.

Rendons grâce et en route vers la 2ème étape.