Homélie de la TOUSSAINT — Ensemble Paroissial Saint-Joseph en Velay

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Homélie de la TOUSSAINT

TOUS LES SAINTS

Dans nos pays de tradition chrétienne la Toussaint marque une étape dans le défilement des mois et des saisons. Même s'il fait beau temps comme cette année, nous savons que les frimas de l'hiver ne sont pas loin.
L'automne s'allonge : c'est le moment où tous les fruits sont récoltés. Au potager il ne reste que les légumes d'hiver. Deux mois se sont écoulés depuis la rentrée scolaire, et la rentrée des vacances de la Toussaint sera moins stressante que celle de Septembre. C'est le moment où on peut contempler le travail accompli. Les semis pour les prochaines récoltes de printemps ont été faits. C'est donc le moment d'une première halte.
Cette fête nous pose cette simple question : « Tout ce que tu as fait, tout ce que tu fais, tu le fais dans quel but ? Qu'est-ce que tu recherches ?
Malgré la nostalgie qui l'accompagne souvent, cette fête est très populaire, car elle nous renvoie à ceux qui nous ont précédés et que nous avons aimés. Il suffit de constater les déplacements et les voyages que beaucoup de gens,- certains d'entre nous sans doute,- entreprennent pour retourner où sont leurs origines. Ainsi cette fête vient raviver nos racines, car nous sommes enracinés dans la vie, dans l'amour et le labeur de tous ceux qui nous ont précédés. Ce recueillement, ce retour à nos racines nous oblige immanquablement à nous poser la question du sens de notre vie, vers où, vers quoi, vers qui nous allons .
La Parole de Dieu de ce jour ne parle jamais de mort ; à aucun moment elle ne mentionne les défunts. Elle nous parle au contraire de vie, de joie, de bonheur. Elle veut nous aider à répondre aux questions que nous nous posons avec ce retour sur notre passé. Elle veut nous indiquer à quel avenir nous sommes invités et quels chemins nous font parvenir au bonheur.
Notre vie présente est confrontée aux divisions, à la haine, aux oppositions et à la violence, même si chez nous elle se manifeste beaucoup moins que dans les pays en guerre. Ce qui nous est proposé pour notre avenir, c'est de ne former qu'un seul peuple, le peuple de ceux qui espèrent en Dieu, qui ont confiance à son amour miséricordieux. En ce sens aujourd'hui, c'est la fête du Peuple de Dieu, la fête de tous ceux qui essayent de voir plus loin que le moment présent. Car la première lecture du livre de l'Apocalypse nous a proposé une vision d'anticipation : « Voilà, nous dit St Jean, quel sera l'aboutissement de notre cheminement ! » Car Dieu s'est engagé à ce qu'un jour nous soyons tous rassemblés, venant de tous les peuples, nations et générations : tous unis dans un même amour, un même bonheur, en présence de Dieu..
Malgré les soubresauts de l'histoire, les drames et les haines pas encore surmontés, nous savons que nous marchons vers l'unité. Ce sera l'aboutissement de cette longue histoire commencée au matin de Pentecôte lorsque, à Jérusalem, des hommes et des femmes venus de divers pays bordant la Méditerranée, s'écoutaient, se comprenaient et s'émerveillaient ensemble.
Le BONHEUR : thème central et unique de l'Evangile de cette fête. Le bonheur, tout le monde le recherche, le désire. Le Seigneur Jésus nous l'a promis, mais il ne triche pas avec nos sentiments, avec notre désir de bonheur : ce n'est pas un démagogue qui promet la facilité. Cette manière de parler n'a rien à voir avec celle des campagnes électorales.
Dans cette page Jésus nous en donne le code. Par dix fois il déclare « heureux » ceux qui font ceci ou cela. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce qu'il promet est exigeant. Car le bonheur, heureusement d'ailleurs, ne s'achète pas : c'est à nous de le faire avec la grâce de Dieu


Malheureusement, à force de matraquage publicitaire, on finit par confondre : donner du bonheur, parvenir au bonheur et se faire plaisir. Le plaisir, c'est bon, à condition de ne pas le confondre avec le bonheur et de ne pas le garder pour soi, sinon il devient vite décevant.
Le Seigneur nous fait confiance et nous sait capables de comprendre où est le vrai bonheur et de travailler pour y parvenir. Vivre simplement, humblement , sans prétention, mettre de la douceur où il y a de la violence, être scandalisé et même parfois révolté devant les injustices, savoir pardonner, être artisan de paix, résister à la médisance et à la calomnie... voilà de quoi faire de notre terre une anticipation du Royaume des cieux.
Alors tout simplement demandons au Seigneur de nous aider à prendre au sérieux la Parole de ce jour. Réjouissons-nous de l'espérance qu'il nous offre quand il dit : « Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ! »
En fleurissant la tombe de ceux que nous aimons, nous affirmons : 
« Tu es ce grain tombé en terre, et je peux t'aimer encore, car tu as été recueilli par le Seigneur Jésus. »